Groupe de travail « Mécanique Théorique »

Collectif pour la promotion de la mécanique théorique en France

Le principe de la création de ce collectif de « Mécanique Théorique » (qui se veut ouvert à toutes les bonnes volontés) est né du constat d'une certaine désaffection de la communauté française de mécanique vis-à-vis des fondements de sa discipline. Ce mouvement est sans doute en partie une conséquence des retombées spectaculaires des progrès de la mécanique dans les domaines technologiques. Il en a résulté un souci légitime de la communauté mécanicienne de produire un savoir-faire immédiatement utilisable par la société en vue du progrès technologique. Il nous semble cependant vital de rappeler que les progrès des fondements de la mécanique sont tout aussi importants que l'accompagnement de ses applications immédiates, et que ce sont les progrès fondamentaux d'aujourd'hui qui font les retombées technologiques de demain.

Depuis Newton et Lagrange, la mécanique est profondément ancrée dans l'analyse et la géométrie, au point même que ces trois disciplines se sont nourries les unes des autres tout au long de leur développement. Cette fertilisation croisée ne s'est jamais interrompue depuis. L'histoire récente en donne encore des exemples avec les contributions d'Arnold et Souriau dans les domaines de mécanique et géométrie, ou bien de Lions et Ball dans les domaines de mécanique et d'analyse. La France a incontestablement un passé glorieux dans le domaine de la mécanique fondamentale. Cette science est encore une science vivante, à la croisée des chemins vers d'autres disciplines au premier rang desquelles se trouvent les mathématiques.

Les sciences ont une propension naturelle à se détourner à la fois de leur histoire et des démarches qui les ont fondées. L'histoire de la mécanique est exemplaire : elle n'est qu'une longue recherche systématique de l'abstraction pour dégager des principes universels. Cette marche vers l'abstraction s'est toujours accompagnée de fascinantes retombées opératoires sur le réel. Ces retombées n'ont jamais été l'objectif premier des contributions qui ont fondé la discipline. C'est la raison d'être de ce groupe de travail « Mécanique Théorique » dont le nom aurait pu tout aussi bien pu être « Mécanique Fondamentale ».

Patrick Ballard,
Aziz Hamdouni,
Jean Lerbet,
Jean-Jacques Marigo.